L’Autriche, prise au piège de sa dépendance au gaz russe

40 % du gaz utilisé en Europe vient de Russie. La guerre en Ukraine et l‘affrontement diplomatique avec Vladimir Poutine font craindre une crise de l‘approvisionnement.

Un pays pivot : l‘Autriche. Elle assure le transit d‘environ 30 milliards de mètres cubes de gaz russe chaque année vers le Sud et l‘Ouest de l‘Europe, en particulier. Le gaz arrive principalement via un pipeline qui traverse l’Ukraine.

Et l’Autriche elle-même dépend très fortement de cette source pour sa propre consommation : 80 % du gaz utilisé dans le pays vient de Russie. Avec l’irruption des troupes du Kremlin en Ukraine, l’Autriche se retrouve, d’un coup, prise au piège de sa grande dépendance énergétique.

Mon reportage sur le sujet, diffusé dans Accents d’Europe vendredi dernier (à partir de 6’40) : rfi.fr/fr/podcasts/accents-d-europe/20220311-abramovitch-sanctionn%C3%A9-la-vente-de-chelsea-bloqu%C3%A9e

Peur sur la diaspora tchétchène

Après deux guerres d’indépendance dans les années 1990, Ramzan Kadyrov a été installé à la tête de la Tchétchénie en 2007, territoire des montagnes du Caucase. Une dictature impitoyable qui a poussé à l’exil près de 150 000 membres de la communauté tchétchène, dont beaucoup sont aujourd’hui installés en Autriche.

Pourquoi les Tchétchènes ont souvent choisi l’Autriche comme pays d’accueil ? Pourquoi la peur règne-t-elle aujourd’hui parmi les opposants exilés ? J’en parlais avec Alice Rouja dans Accents d’Europe sur RFI la semaine dernière (4’50 – si vous voulez sauter les nouvelles de Sarajevo, ce que je ne conseille pas 🙂 ) rfi.fr/fr/podcasts/accents-d-europe/20220304-la-guerre-en-ukraine-ravive-de-mauvais-souvenirs-en-bosnie

Le nucléaire, énergie verte ?

C’est une véritable levée de boucliers en Autriche, depuis que la Commission européenne a annoncé mercredi la création d’un label « vert » pour les centrales nucléaires et au gaz. Officiellement la mesure, soutenue par la France qui veut relancer sa filière nucléaire, doit aider à mobiliser des fonds privés vers des activités réduisant les émissions de CO2. Jusqu’ici, seules les énergies renouvelables bénéficiaient de ce privilège. Mais, la Commission européenne prévoit maintenant de l’étendre aux centrales nucléaires. Résultat, les ONG environnementales s’insurgent, mais aussi des pays membres de l’Europe comme le Luxembourg, l’Allemagne … mais, surtout, l’Autriche !

Je vous explique le rôle particulier de l’Autriche dans la question nucléaire dans Accents d’Europe aujourd’hui (à partir de 2:30) : rfi.fr/fr/podcasts/accents-d-europe/20220204-quand-le-monde-rural-d%C3%A9sert-et-vieillissant-devient-un-enjeu-politique-en-europe

Bien-être animal : l’Autriche veut améliorer les conditions de vie des porcs en élevage

Il y a deux ans, les frères Hubmann ont décidé qu’ils élèveraient dorénavant leurs cochons en plein-air. (Sasendorf, Basse-Autriche)

« Le bien-être animal fait partie intégrante de la nouvelle stratégie de l’Union européenne pour une alimentation plus saine et plus durable. L’Europe s’est ainsi engagée à réviser en profondeur toutes ses lois sur le bien-être des animaux d’ici fin 2023. En Autriche, le débat s’est déjà imposé dans la société, sur la question de l’élevage des porcs. C’est l’un des secteurs majeurs de l’agriculture dans ce pays avec près de trois millions de cochons pour moins de neuf millions d’habitants. Là aussi, ce sont les citoyens qui ont fait bouger les choses avec un plébiscite signé par 400 000 personnes. Résultat, le parlement a voté une résolution qui demande au gouvernement d’améliorer les conditions de vie pour les élevages de cochons hors-sols. »

Mon reportage sur ce thème pour Accents d’Europe à écouter sur le site de RFI : rfi.fr/fr/podcasts/accents-d-europe/20220111-l-europe-s-engage-%C3%A0-faire-progresser-le-bien-%C3%AAtre-des-animaux-d-%C3%A9levage

Le président de la Confédération paysanne autrichienne, Georg Strasser, explique la nouvelle norme pour l’élevage des porcs sur caillebotis.

L’Autriche au cœur de l’influence russe en Europe

Depuis fin juin, l’ancien Premier ministre français François Fillon siège au Conseil d’administration d’un groupe pétrolier russe. Ce n’est pas le seul politique européen qui se soit reconverti dans une entreprise russe, à un poste très bien payé – l’ancien chancelier allemand Gerhard Schröder est l’exemple le plus connu. Mais s’il y a un pays qui reste sans doute champion en la matière, il s’agit bien de l’Autriche… Comment fonctionne cette stratégie d’influence et pourquoi les Autrichiens sont-ils si souvent embauchés par des organisations russes après une carrière politique ? Pour écouter mon interview avec l’auteur Anton Shekhovtsov sur la question, c’est dans Accents d’Europe de vendredi dernier, ici : https://www.rfi.fr/fr/podcasts/accents-d-europe/20210716-face-aux-d%C3%A9bris-spatiaux-l-europe-veut-faire-le-m%C3%A9nage-en-orbite