L’«esclave galérien» de Kurz passe aux aveux

Calomniateur désaxé ou fidèle trahi par son idole ? L’ancien haut fonctionnaire Thomas Schmid, entièrement dévoué à Sebastian Kurz, chancelier entre 2017 et 2021, qu’il bombardait de textos, doit comparaître jeudi devant une commission d’enquête parlementaire, après avoir coopéré avec le Parquet anticorruption.

«Je ne suis jamais allé aussi loin que là où nous allons maintenant.» Ou encore, adressé directement à l’intéressé : «Je l’aime, mon chancelier.» Une bonne partie de l’Autriche est aujourd’hui en mesure de réciter par cœur les SMS de Thomas Schmid, échangés via messagerie instantanée avec le chancelier d’alors, Sebastian Kurz, ainsi que plusieurs de ses proches. L’ancien haut fonctionnaire était pourtant un homme de l’ombre, avant que la révélation de ces messages vienne braquer le projecteur médiatique sur sa personnalité.

Jeudi, le juriste de 47 ans doit comparaître devant une commission d’enquête parlementaire du Nationalrat, la Chambre basse du pouvoir autrichien. Les députés cherchent en effet à débrouiller les fils d’un tissu d’affaires de corruption révélées dans le sillage du scandale dit d’Ibiza, qui conduisit à la chute du premier gouvernement Kurz en mai 2019. Au cœur du dossier : les messages de Thomas Schmid. Ils dominent la vie politique de la république alpine depuis plus d’un an et demi. Mais leur auteur, lui, brillait jusqu’à présent par son absence.

Comment les textos de Thomas Schmid se sont-ils retrouvés dans les journaux ? … La réponse dans mon article paru hier dans Libération et sur le site du journal.

Le suicide de « Dr Lisa-Maria » met l’Autriche en émoi

Plusieurs villes du pays ont organisé des rassemblements après le décès de la médecin, très engagée pour la vaccination contre le Covid-19 et harcelée par des antivax. Sa mort relance les débats sur la haine en ligne.

Les cloches retentissent pendant de longues minutes, puis la foule observe le silence sur le parvis de la cathédrale Saint-Etienne. C’est ainsi que plus de 3 000 Viennois ont décidé d’honorer la mémoire, lundi soir, de Lisa-Maria Kellermayr, elle, qui, justement, refusait de se taire. Quelques centaines d’autres personnes étaient rassemblées au même moment dans les villes de Graz, Linz, Wels et Steyr.

L’Autriche est en émoi depuis la nouvelle : Lisa-Maria Kellermayr, médecin généraliste dans la bourgade de Seewalchen, au bord de l’idyllique lac Attersee, en Haute-Autriche, a mis fin à ses jours dans la nuit de jeudi à vendredi, sur son lieu de travail. Elle avait 36 ans.

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L’Autriche vote l’obligation vaccinale dans un climat orageux

Malgré les manifestations d’opposants, une loi rendant obligatoire le vaccin anti-Covid à partir de févriera été votée hier par la Chambre des députés. Nouvel épisode dans une stratégie sanitaire qui a beaucoup changé depuis le début de la pandémie…

Quand l’Espagne songe à traiter le Covid comme une grippe et que le Royaume-Uni annonce la fin de l’essentiel des restrictions, l’Autriche navigue dans le sens opposé et rend la vaccination obligatoire. C’est une première en Europe. Les députés autrichiens votent ce jeudi après-midi l’obligation vaccinale contre le Covid-19. Le gouvernement reconnaît que la mesure, qui entrera en vigueur en février, intervient trop tard pour endiguer le variant omicron qui se propage actuellement à toute vitesse dans le pays. Elle devrait en revanche permettre de «se préparer en vue de l’automne prochain», a affirmé le ministre de la Santé, qui s’attend déjà à un nouveau pic épidémique après omicron.

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Boostés ou confinés : les Autrichiens face au mur du vaccin anti-Covid

Confronté à une hausse des contaminations, Vienne a décidé d’un confinement des réfractaires au vaccin depuis ce lundi. Le gouvernement espère les inciter à se faire immuniser.

Il est pile 9 heures ce lundi, dans le XXIIe arrondissement de Vienne. Devant l’Austria Center, un centre de congrès transformé en centre de vaccination, le maire est venu inaugurer un programme à destination des enfants à partir de 5 ans. Le sérum Pfizer-BioNTech, qui leur est administré ici dès ce lundi, n’a pas encore reçu l’aval de l’Agence européenne des médicaments pour cette tranche d’âge, mais le dirigeant social-démocrate de la capitale ne veut pas attendre, au vu de la multiplication des infections en Autriche. «Nous devons prendre des mesures le plus tôt possible pour éviter d’être contraints par la suite à des décisions plus drastiques», explique Michael Ludwig.

Dans la file d’attente de ceux qui sont venus se faire vacciner, Kitti, 35 ans, patiente avec sa fille. Cette dernière n’aura 5 ans que dans quelques jours, mais Kitti espère qu’elle pourra dès aujourd’hui recevoir sa première dose. «Depuis sa naissance, ma fille a reçu au moins 20 vaccins, raconte-t-elle. Alors pourquoi pas celui-ci ? Dans notre entourage, il y a eu des infections au Covid et je veux la protéger.»

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Démission de Kurz : le « système turquoise » va-t-il perdurer ?

Soupçonné de corruption, le chancelier conservateur de l’Autriche a annoncé sa démission samedi soir. Mais le réseau et les pratiques mises en place par Sebastian Kurz pour accéder au pouvoir pourraient perdurer.

D’autres, à la même place auparavant, n’étaient pas parvenus à totalement cacher leur agitation. Lui a prononcé son allocution sans déroger d’un cheveu à son style habituel : gestes calibrés des avant-bras, débit lent, petit sourire intermittent. Sebastian Kurz a annoncé samedi soir sa démission du poste de chancelier. Le dirigeant conservateur du gouvernement autrichien, dont on a appris mercredi qu’il faisait l’objet d’une enquête pour corruption, a expliqué se retirer pour assurer la «stabilité» du pays, tout en réaffirmant que les reproches à son encontre étaient «faux». Il a proposé le nom de son ministre des Affaires étrangères, le diplomate Alexander Schallenberg, pour prendre sa relève.

L’enquête qui vise Kurz concerne des faits ayant eu lieu entre 2016 et 2018. Le parquet anticorruption autrichien soupçonne celui qui était à l’époque un simple ministre (jusqu’en décembre 2017) d’avoir détourné, avec l’aide de son entourage, des fonds publics pour acheter une couverture favorable dans un journal de type tabloïd, sur la base de sondages manipulés. Les dix personnes suspectées démentent.

Cette démission met-elle fin aujourd’hui à la crise gouvernementale déclenchée par la révélation de ces soupçons ? […] Lire la suite sur le site de Libération : liberation.fr/international/europe/autriche-kurz-tombe-mais-le-systeme-demeure-20211010_IC6PVINWABEMTGMNLPLZ6OEQU4/