Les Autrichiens sont-ils encore nostalgiques de l’époque des Habsbourg?

L’histoire et comment elle influence la société actuelle : on continue dans la lancée des questions posées avec Dollfuss, avec aujourd’hui un chapitre de leur histoire nettement plus apprécié des Autrichiens…

Le mémorial Sissi du Volksgarten, parfaitement situé entre la chancellerie fédérale, le parlement autrichien et le Burgtheater (en arrière-plan).

À Vienne, ancienne capitale de l’empire austro-hongrois et aujourd’hui celle de la bien plus petite République d’Autriche, le passé et surtout celui de la grande époque des Habsbourg est très présent : dans les monuments, les noms de rue ou sur les vénérables enseignes de certains commerces, qui se targuent encore d’avoir été, il y a plus d’un siècle, les fournisseurs de la cour. Sans parler de certaines survivances socioculturelles, comme la possibilité pour les hauts fonctionnaires d’obtenir, à vie, le titre de Hofrat, conseiller de la cour. Il convient alors d’utiliser ce titre officiel lorsqu’on leur adresse la parole…

Les Autrichiens qui vivent à l’ombre de toute cette splendeur passée sont-ils encore nostalgiques du „monde d’hier“, comme l’écrivain Stefan Zweig en son temps et, pour sa part, de manière bien compréhensible ? C’est la question que m’a posée Accents d’Europe. Le résultat ? Une recherche dans les rues de Vienne et dans les pages de livres d’histoire, diffusée le 2 mai dernier : www.rfi.fr/fr/podcasts/accents-d-europe/20230502-les-sicules-ce-peuple-de-gardes-fronti%C3%A8res-en-roumanie

Près de 90 ans plus tard, le cadavre de Dollfuss remue encore…

Chancelier héroïque ou dictateur austrofasciste?

Il y a 89 ans, le 1er mai 1934, Engelbert Dollfuss mettait fin à la Première République d’Autriche et instaurait un régime dictatorial avec sa « Constitution de mai ». Un chapitre de l’histoire qui est souvent passé sous silence dans le pays. Car le rôle de l’ancien chancelier divise… Aujourd’hui, le pays se demande que faire de sa maison natale et du petit musée qui y est installé. La question est revenue au cœur des discussions lorsque le maire du village de Texingtal, où se situe cette maison, est devenu ministre, fin 2021.

J’ai pu la visiter lors d’une journée portes ouvertes très spéciales, en compagnie d’historiens venus donner leur avis sur la muséographie… Attention, l’ambiance était houleuse ! Avec une invitée surprise et des questions actuelles, mon reportage est à réécouter sur le site d’Accents d’Europe : www.rfi.fr/fr/podcasts/accents-d-europe/20230501-la-résistance-féministe-en-russie

Le voile des musulmanes et la crise du logement qui pointe

Ces dernières semaines, deux reportages pour RFI.

D’abord, la crise du logement. Dans presque toute l’Europe, le prix des biens immobiliers a augmenté ces dernières années : de 40% en moyenne entre 2015 et 2021, selon Eurostat. Mais c’est pour les locataires que la situation est la plus difficile, 1 Européen sur 2 consacre 40 % de ses revenus à son loyer. Alors que les prix explosent, en particulier ceux de l’énergie, de nombreux pays comme l’Autriche craignent des expulsions massives de locataires et une véritable crise du logement. Je me suis rendue dans la petite ville de Steyr, dans le nord du pays, où une association vient en aide aux locataires. Mon reportage, diffusé aujourd’hui dans Accents d’Europe, est disponible à l’écoute ici : rfi.fr/fr/podcasts/accents-d-europe/20230315-europe-l-immobilier-flambe-les-locataires-peinent-%C3%A0-suivre

Zeliha Çiçek parle de son histoire dans la pièce de Katharina Kummer « What did you do when Lady Di died? » © Alex Gotter

Et puis, l’histoire de cette ancienne prof d’islam qui témoigne de pressions au sein de l’institution représentative des musulmans d’Autriche quand elle a décidé d’arrêter de porter le voile. Et si, malgré une façade policée, tous les représentants de l’islam officiel en Autriche n’étaient en réalité pas si convaincus du droit des femmes à décider ? C’est en tout cas ce qu’affirme Zeliha Çiçek, qui thématise cette histoire dans une pièce de théâtre. Pour l’entendre, c’est ici : rfi.fr/fr/podcasts/accents-d-europe/20230309-femmes-et-islam-en-europe-centrale-et-dans-les-balkans

L’Autriche en fanfare

Ce n’est pas un secret : l‘Autriche aime la musique. Les opéras et les philharmoniques participent au rayonnement international du pays. Mais, pour nombre d’Autrichiens, une autre forme de musique est au moins aussi importante : les fanfares. Véritable ciment de la société rurale et constitutives de l’identité nationale, elles peinent pourtant aujourd’hui à recruter des chefs d’orchestre. Mon reportage, diffusé la semaine dernière dans Accents d’Europe sur RFI (début vers 10:15): rfi.fr/fr/podcasts/accents-d-europe/20220715-la-hongrie-manque-d-eau

Qu’advient-il de Sissi à 40 ans ?

C‘est probablement l‘Autrichienne la plus célèbre du monde, son effigie décore un nombre incalculable de cartes postales, magnets, porte-clefs et tous les autres gadgets affectionnés des touristes. Mais elle occupe aussi une place de choix dans le cœur de nombre d‘Autrichiens : Élisabeth d‘Autriche et de Hongrie, dite „Sissi l‘impératrice“, qui a vécu pendant la seconde moitié du XIXème siècle.

Déjà très scrutée par le public de son vivant – on parle aujourd’hui de la première „popstar“ royale – une trilogie de films réalisée dans les années 1950, par Ernst Marischka avec l‘actrice Romy Schneider, fera d‘elle, deux générations plus tard, une icône.

Un long métrage très attendu vient maintenant offrir un contrepoint actualisé, plus sombre, à cette image kitsch, dans la foulée du Spencer de Pablo Larraín sur la britannique Lady Di – le film Corsage est sorti jeudi dernier dans les salles autrichiennes. On retrouve Sissi à ses 40 ans, toujours prisonnière de son corset… L’interprétation de la Luxembourgeoise Vicky Krieps a reçu le prix « Un certain regard » au festival de Cannes.

Mon papier en fin d’émission, dans Accents d’Europe, hier : rfi.fr/fr/podcasts/accents-d-europe/20220713-le-r%C3%A9chauffement-agricole

La bande-annonce du film : youtube.com/watch?v=OhXztpHZx7o

La belle chanson de Camille qu’on entend dans le film : youtube.com/watch?v=Z-YaTKXBNVY