Démission de Kurz : le « système turquoise » va-t-il perdurer ?

Soupçonné de corruption, le chancelier conservateur de l’Autriche a annoncé sa démission samedi soir. Mais le réseau et les pratiques mises en place par Sebastian Kurz pour accéder au pouvoir pourraient perdurer.

D’autres, à la même place auparavant, n’étaient pas parvenus à totalement cacher leur agitation. Lui a prononcé son allocution sans déroger d’un cheveu à son style habituel : gestes calibrés des avant-bras, débit lent, petit sourire intermittent. Sebastian Kurz a annoncé samedi soir sa démission du poste de chancelier. Le dirigeant conservateur du gouvernement autrichien, dont on a appris mercredi qu’il faisait l’objet d’une enquête pour corruption, a expliqué se retirer pour assurer la «stabilité» du pays, tout en réaffirmant que les reproches à son encontre étaient «faux». Il a proposé le nom de son ministre des Affaires étrangères, le diplomate Alexander Schallenberg, pour prendre sa relève.

L’enquête qui vise Kurz concerne des faits ayant eu lieu entre 2016 et 2018. Le parquet anticorruption autrichien soupçonne celui qui était à l’époque un simple ministre (jusqu’en décembre 2017) d’avoir détourné, avec l’aide de son entourage, des fonds publics pour acheter une couverture favorable dans un journal de type tabloïd, sur la base de sondages manipulés. Les dix personnes suspectées démentent.

Cette démission met-elle fin aujourd’hui à la crise gouvernementale déclenchée par la révélation de ces soupçons ? […] Lire la suite sur le site de Libération : liberation.fr/international/europe/autriche-kurz-tombe-mais-le-systeme-demeure-20211010_IC6PVINWABEMTGMNLPLZ6OEQU4/

Contestation contre la journée de 12 heures

Depuis le 1er septembre, il est légal pour un employeur en Autriche de demander à ses employés de travailler 12 heures par jour, de manière ponctuelle, payée en heures supplémentaires. Jusqu’à présent, cette « durée maximale » du travail était limitée à 10 heures par jour, mais le gouvernement du conservateur Sebastian Kurz avec l’extrême droite du FPÖ a passé une nouvelle loi. Ce faisant, il s’est retrouvé confronté au plus grand mouvement de contestation depuis son élection. Même dans la majorité, le style du gouvernement ne plaît pas à tout le monde. Mon reportage dans « Accents d’Europe » sur RFI (début de l’émission) : www.rfi.fr/emission/20180905

Sebastian Kurz, du renouveau chez les conservateurs autrichiens… et à la chancellerie !

Le jeune espoir des conservateurs a devancé gauche et extrême droite avec un programme et un style nouveaux, qui le rapprochent des populistes.

«Nous avons rendu possible l’impossible!» Quoiqu’un tantinet fanfaron, le jugement rendu par Sebastian Kurz après la victoire de son parti aux législatives dimanche en Autriche énonce un fait. À un stade léthargique avancé il y a moins d’un an, l’ÖVP conservateur signe un rétablissement spectaculaire, raflant 31% des voix (+7% par rapport à 2013), selon les projections préalables au dépouillement des votes par correspondance. La formation chrétienne-démocrate a clairement distancé son partenaire actuel de gouvernement, le parti social-démocrate du chancelier Christian Kern, qui se dispute la deuxième place avec le FPÖ d’extrême droite aux alentours des 26%.

Cette victoire a un nom, celui de Sebastian Kurz. A 31 ans, le chef des conservateurs est selon toute probabilité le prochain chancelier autrichien. Il sera alors le plus jeune chef de gouvernement en Europe. Actuellement encore ministre des Affaires étrangères, il a réussi un «tour de force communicationnel», selon Laurenz Ennser-Jedenastik, politologue à l’Université de Vienne. «Il a reconnu dans la population un besoin diffus de changement et a réussi à se démarquer du travail gouvernemental de son parti», constate le chercheur. Fort de son jeune âge et d’un dépoussiérage qu’il a su imposer au lourd appareil de l’ÖVP, le ministre s’est ainsi fait élire comme candidat du renouveau à la tête d’un parti… qui siège depuis trente ans, dans diverses coalitions, au gouvernement fédéral.

Ce besoin de changement, Sebastian Kurz l’a canalisé dans l’immigration, un thème qui a dominé toute sa campagne. «C’est un thème qui mobilise particulièrement depuis la crise des réfugiés de l’automne 2015», explique la politologue carinthienne Kathrin Stainer-Hämmerle. «Le thème avait déjà été instrumentalisé auparavant par des hommes comme Jörg Haider, mais c’était pour le compte du FPÖ.» Fin de l’immigration illégale, restriction du droit d’asile, baisse des aides sociales pour les étrangers: Sebastian Kurz a été accusé de reprendre à son compte les positions de ce parti d’extrême droite, ce qui n’a pas empêché celui-ci d’effectuer un bon score.

Le bon résultat du FPÖ n’a rien d’extraordinaire en Autriche, où ce parti participe déjà à l’administration de plusieurs communes et régions. Tout porte à croire que Sebastian Kurz, peu tenté de renouveler la dysfonctionnelle «grande coalition» avec la gauche, va choisir une alliance avec l’extrême droite pour former une majorité de gouvernement. Avec l’institutionnalisation du FPÖ, une telle alliance ne créerait plus le même tollé qu’avait suscité, en 2000-2006, une première coalition de ce genre au niveau fédéral.

Sebastian Kurz porte beaucoup d’espoirs. Qu’en fera-t-il ? […]

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Législatives autrichiennes : Sebastian Kurz, un «Macron» ultraconservateur ?

Favori de l’élection, le leader du Parti populaire autrichien pourrait accéder à la chancellerie.
Avec Johanna Luyssen,
** Lire la totalité de l’article, ainsi que l’analyse de Johanna Luyssen, sur le site de Libération : www.liberation.fr**

«Le messie noir». Ainsi l’avait surnommé le quotidien Salzburger Nachrichten au moment de sa reprise en main du Parti populaire autrichien (ÖVP, chrétien-démocrate-conservateur), traditionnellement représenté par la couleur du jais. Sebastian Kurz va devoir prouver, ce dimanche, qu’il sait effectivement marcher sur l’eau.

L’ÖVP, dont la popularité était au plus bas il y a moins d’un an, est désormais en tête dans les enquêtes d’opinion. Le parti ne doute plus d’être en position, à l’issue des législatives, d’installer leur chef à la chancellerie. Avec ses 31 ans et ses promesses de renouveau par la droite, le jeune ministre des Affaires étrangères semble effectivement ne rien avoir à craindre, alors que le chancelier social-démocrate, Christian Kern, doit disputer la deuxième place à l’organisation d’extrême droite FPÖ (Parti de la liberté d’Autriche), après une campagne pavée de ratés.

 Sebastian Kurz se présente à la tête d’une liste paritaire, ouverte à la société civile et qui porte son nom avant celui du parti. Concoctée dans la foulée de la victoire d’En marche en France (très suivie dans la république alpine), cette liste se veut la preuve que les conservateurs autrichiens constituent désormais un mouvement dynamique, et non plus ce lourd appareil de fédérations régionales, qui siège au gouvernement sans interruption depuis trente ans.

Ascension éclair

Pour cela, Sebastian Kurz a opéré quelques changements politiques, mais aussi cosmétiques (notamment en changeant la couleur du parti). Le noir, couleur traditionnelle de l’ÖVP, est devenu turquoise pâle. La campagne du charismatique ministre, à l’image de celle des autres candidats, fut concentrée non pas sur le parti et son programme, mais sur sa personnalité. «Kurz a tenté de surfer sur la vague Macron en l’appliquant à l’Autriche, dit le politologue Oliver Gruber. Il a essayé de faire du neuf avec un vieux parti.» Sur le fond, en revanche, les différences sont notables. «En surface, il semble jouer sur les mêmes éléments que Macron, note la politologue Kathrin Stainer-Hämmerle. Mais pas du tout en matière de contenus ni d’objectifs stratégiques. Macron a gagné grâce au rejet de l’extrême droite, alors que Kurz envisage une coalition avec le FPÖ.» […]

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Sebastian Kurz, le candidat du changement ?

Sebastian Kurz à la tribune de la Stadthalle
Sebastian Kurz à la tribune de la Stadthalle

C’est le jeune espoir des conservateurs Sebastian Kurz qui a de grandes chances de devenir chancelier d’Autriche, à l’issue des élections législatives du 15 octobre. Le candidat a fait campagne sur la promesse d’un vrai changement, plutôt surprenant pour un parti qui est au gouvernement depuis 30 ans !

J’ai suivi un meeting électoral de Sebastian Kurz. Au passage, j’en ai appris un peu plus sur les attentes de ses fans et sur les plans du parti conservateur ÖVP concernant l’immigration, avec Efgani Dönmez, ancien Vert et maintenant candidat sur la Liste Kurz.

Mon reportage à écouter au début de l’émission « Accents d’Europe » dans l’édition d’hier (9.10) : www.rfi.fr