«Le messie noir». Ainsi l’avait surnommé le quotidien Salzburger Nachrichten au moment de sa reprise en main du Parti populaire autrichien (ÖVP, chrétien-démocrate-conservateur), traditionnellement représenté par la couleur du jais. Sebastian Kurz va devoir prouver, ce dimanche, qu’il sait effectivement marcher sur l’eau.
L’ÖVP, dont la popularité était au plus bas il y a moins d’un an, est désormais en tête dans les enquêtes d’opinion. Le parti ne doute plus d’être en position, à l’issue des législatives, d’installer leur chef à la chancellerie. Avec ses 31 ans et ses promesses de renouveau par la droite, le jeune ministre des Affaires étrangères semble effectivement ne rien avoir à craindre, alors que le chancelier social-démocrate, Christian Kern, doit disputer la deuxième place à l’organisation d’extrême droite FPÖ (Parti de la liberté d’Autriche), après une campagne pavée de ratés.
Ascension éclair
Pour cela, Sebastian Kurz a opéré quelques changements politiques, mais aussi cosmétiques (notamment en changeant la couleur du parti). Le noir, couleur traditionnelle de l’ÖVP, est devenu turquoise pâle. La campagne du charismatique ministre, à l’image de celle des autres candidats, fut concentrée non pas sur le parti et son programme, mais sur sa personnalité. «Kurz a tenté de surfer sur la vague Macron en l’appliquant à l’Autriche, dit le politologue Oliver Gruber. Il a essayé de faire du neuf avec un vieux parti.» Sur le fond, en revanche, les différences sont notables. «En surface, il semble jouer sur les mêmes éléments que Macron, note la politologue Kathrin Stainer-Hämmerle. Mais pas du tout en matière de contenus ni d’objectifs stratégiques. Macron a gagné grâce au rejet de l’extrême droite, alors que Kurz envisage une coalition avec le FPÖ.» […]
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