Pour se détendre un peu après tous ces rebondissements politiques, un point sur le modèle agricole autrichien. Avec près d’un quart des cultures faites en bio, le pays domine le top mondial. Comment, pourquoi, depuis quand ? J’expliquais tout ça lundi dernier dans Libé.
Du boudin, bio. Une part de poêlée de pommes-de-terre, bio. Un schnaps, bio, bien sûr.
Les commandes s‘enchaînent à la petite échoppe sur le marché de la Freyung, au centre de Vienne, en Autriche. Le patron, une figure locale qui ne se présente que par son prénom, Hermann, est issu d’une lignée d’agriculteurs biologiques qui remonte à ses arrières-grands-parents.
«Nous avons une petite exploitation dans les Pré-Alpes. Ce n’est pas possible pour nous de nous agrandir, alors on mise sur le fait d’être petits, mais honnêtes», explique-t-il avec un clin d’œil. Comprendre : sans pesticide chimique ni produit de synthèse. Ce producteur est l’un des fondateurs de ce marché bio, qui existe depuis maintenant 25 ans. Un succès, se réjouit-il.
L’agriculture verte a une longue tradition en Autriche, pas seulement dans la famille d’Hermann. Elle gagne constamment du terrain sur les exploitations conventionnelles. Cette année, le ministère du Développement durable et du tourisme a pu proclamer le pays «champion mondial» dans le domaine. Avec 24,8% de ses surfaces agricoles consacrées au bio, l’Autriche a en effet atteint, en 2018, la tête du classement.
Selon la ministre conservatrice Elisabeth Köstinger, ce développement est stratégique.
«Notre agriculture compte beaucoup de petites structures, dit-elle à Libération. Nous avons toujours su que nous ne pourrions nous imposer sur les marchés ni par les prix, ni pas les quantités. Nous faisons alors le choix de nous démarquer.» Elle mise, comme ses prédécesseurs, sur des subventions incitatives à destination des producteurs.
Lire la suite sur le site de Libération : www.liberation.fr