Pour Libération, hier.
Comment une station de ski alpine a-t-elle pu devenir un foyer épidémiologique majeur en Europe ? Après des révélations médiatiques et des plaintes de touristes contaminés, le parlement régional du Tyrol a créé une commission d’enquête qui doit maintenant faire la lumière sur la gestion de la crise par les autorités.
Ronald Rohrer se met au travail cette semaine. Le juge à la retraite et ancien vice-président de la Cour suprême autrichienne a été chargé il y a dix jours par le gouverneur du Land du Tyrol, à la demande de son parlement régional, de former une commission. Elle doit enquêter sur la gestion très critiquée de la crise sanitaire dans cette région de l’ouest de l’Autriche. Après des semaines où les autorités tyroliennes et autrichiennes ont rechigné à faire œuvre de transparence, au nom de la priorité donnée à la sortie de crise, c’est le premier mécanisme enclenché pour amorcer une autocritique dans cette petite république d’Europe centrale aux 8,9 millions d’habitants.
La commission a pour objectif de dégager des leçons, «de voir ce qui a été bien fait et ce qui a été moins bien fait», a expliqué le gouverneur Günther Platter, du parti conservateur ÖVP, avec un certain sens de la litote au vu de la gravité des reproches. Première étape : Ronald Rohrer recrute cette semaine les cinq autres experts qui constitueront sa commission. Le gouverneur leur a garanti l’accès aux documents internes de ses administrations et ils mèneront des entretiens dans le but de rendre un rapport en octobre.
Depuis mars, pas une semaine ne passe sans que les médias ne rendent publics de nouveaux détails que devront éclaircir les enquêteurs. Au cœur du dossier, la station de ski d’Ischgl, dans la vallée du Paznaun. […]
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