Le procès d’un terroriste présumé qui aurait combattu en Syrie pour l’Etat islamique remet la question des jihadistes radicalisés en Autriche sur le devant de la scène.
Il aurait égorgé, poignardé, fusillé. Des combattants ennemis, mais aussi des civils. Nom de guerre : «le fils d’Aischa». Turpal I., 33 ans, a grandi en Tchétchénie, mais c’est en Autriche, petite république prospère d’Europe centrale à la paisible réputation qu’il s’est radicalisé et a pris la décision d’aller combattre en Syrie dans les rangs de l’organisation Etat islamique, selon l’acte d’accusation du parquet autrichien.
Le temps du jugement est maintenant venu pour Turpal I. Son procès, au côté de six autres accusés, débute à Vienne ce mercredi et durera au moins jusqu’à la fin du mois de juillet. Réfugié tchétchène arrivé en Autriche à 16 ans, il est accusé de s’être rendu en Syrie en 2013 et d’y avoir dirigé une unité de l’Etat islamique jusqu’en 2015. Son avocat explique dans les médias locaux que si le jeune homme se trouvait bel et bien dans ce pays en guerre, c’était en réalité pour tenter de retrouver la tombe d’un beau-frère disparu.
L’histoire de Turpal I. est intimement liée à celle du prédicateur Mirsad Omerovic, condamné en 2016 à 20 ans de prison. Omerovic est considéré comme une figure centrale du jihadisme en Autriche et au-delà. Depuis une mosquée interlope située dans un sous-sol viennois, cet idéologue d’origine bosniaque a incité des douzaines de jeunes gens à partir pour la prétendue guerre sainte au Proche-Orient. La justice autrichienne a déjà condamné certains d’entre eux, mais Turpal I., lui, est longtemps resté introuvable. Il a finalement été arrêté en 2018 en Biélorussie.
« L’Autriche est surreprésentée en ce qui concerne l’origine des candidats au jihad » […]
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Céline Béal 